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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 20 octobre 2019 jour de sacrifice.

Denis Vallier

      Dès que l’on se retourne sur Dieu, juste et bienveillant, réapparaît rapidement (- entre autres) l’éternel paradoxe que se pose tout gamin un tantinet réfléchi : "si Dieu est bon et tout-puissant, pourquoi permet-il au mal d’exister ?" Pour quelle raison par exemple a-t-il laissé se produire l’irréparable, Hitler, l’Holocauste, Trump ? D’ailleurs maintenant que je suis grand mais pas plus sage pour autant, ça me vient : il y a une embrouille, les deux concepts sont incompatibles… Si Dieu est bon, il ne peut pas être tout-puissant, puisqu’il ne parvient pas à éliminer le mal, s’il est tout-puissant, il ne peut pas être bon puisqu’il permet au mal d’exister. Il faut choisir, c’est l’un ou l’autre. Dieu qui ne joue pas aux dés paraît-il joue peut-être à pile ou face et sa pièce a deux côtés comme il se doit. Mais pas de tranche… Pourquoi ? C’est un mystère, il en faut toujours dans ce genre d’histoire…

      En général, on le préférerait bon même si la Bible en donne une image terrifiante de Dieu jaloux et vengeur, exigeant une fidélité aveugle, de Dieu qui inspire la crainte, qui punit et sacrifie, de Dieu capable de demander gratuitement à Abraham de tuer son fils, juste comme ça, pour voir si le patriarche lui sera fidèle. Bien sûr, le rôle du père était très différent selon les époques ; peut-être en certaines périodes était-il très difficile d’exprimer son amour ou bien la cruauté n’était-elle qu’une maladresse dans son mode d’expression ou bien encore qu’en ces temps-là considérait-on qu’une saine éducation devait être quelque chose dont l’enfant se dirait plus tard : « Si j’ai survécu à cela, je pourrai survivre à tout… ». Il est vrai qu’à l’époque, tuer un enfant n'était sans doute qu'un avortement tardif, mais malgré tout, ce ne sont pas des choses qui se font ! N’est-ce pas amis intégristes ?!

      Qu’on ne nous raconte plus d’histoires, Dieu ne peut non plus être omniscient car sinon il le saurait bien qu’Abraham le craint et lui est fidèle sans avoir à lui imposer cette torture horrible. Là aussi le Dieu de la Bible ne peut pas être bon, car sinon, pourquoi ce test cruel ?(-sinon pour que chacun se dise "j’ai intérêt à filer droit pour que ça ne m’arrive pas" ?)… On s’interroge avant tout sur le dilemme du père, mais qui se soucie de ce qu’a ressenti ce pauvre gosse ? Dieu s’est-il mis à la place d’Isaac qui voit ce poignard mortel levé : va-t-il s’abattre ? L’ange arrivera-t-il à temps ? Et qui a déjà vu un ange sans psychotrope ? Après une telle épreuve, comment cet enfant, devenu adulte, a-t-il pu avoir l’inconscience de s’assurer une descendance ? Nous en l’occurrence. Tous les enfants qui suivirent jusqu’à moi-même, ont vu l’image terrifiante de ce couteau courbe, aiguisé, menaçant et en ont eu des sueurs froides. C’est un déclic qui m’a incité à tenter de me débarrasser précocement de mon imprégnation religieuse. D’ailleurs, n’est-ce pas le pur symbole phallique qui vous marque dans votre chair ? Finalement il tombe et tranche ce couteau : depuis ce crime contre l’enfance, les garçons juifs et musulmans réunis se font couper un bout de zizi pour éviter de se faire égorger… Il faut s’appeler Dostoïevski, qui vit le doigt des bourreaux trembler sur la détente pour se mettre parfaitement à sa place mais tout le monde peut s’en faire une petite idée. Comment survivre intacte à un tel traumatisme ? De toute façon, cela reste inadmissible une histoire pareille, nous sommes tous tant que nous sommes des enfants d’Abraham et il n’y a pas prescription pour ce genre de maltraitance. Dieu ou pas, je vais porter plainte ! Il faut s’opposer à la cruauté en commençant par refuser d’y prendre part.

Extraordinaire état de conservation d'une photo d'Abraham et d'Isaac...

Extraordinaire état de conservation d'une photo d'Abraham et d'Isaac...

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