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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 27 décembre 2017 jour de tri

Denis Vallier

      Chaque matin que le soleil me donne, je passe beaucoup de temps dans mon jardin à consacrer un petit instant à chacune de mes plantes. On discute, on refait un monde plus simple… Facétieuses, elles me sortent des propos futiles… du moins c’est ce que je crois entendre. Par exemple elles me disent que je devrais enlever mes chaussettes avant d'enfiler mes tongues, ça éviterait au gros orteil d'avoir à percer le textile pour se faire une place. Entre les lignes de mon jardin, il se dit plein d'autres choses, bien plus intéressantes mais je ne les répéterai pas, pas maintenant : l'humanité n'est pas encore prête à les entendre et d’ailleurs, je ne les comprends pas toujours... En fait, ce qui se dit dans mon jardin et qui constitue la matière de ce que j’écris sur cet écran n’est pas bien compliqué : mes publications sont divisées en deux grandes catégories. Dans la première, vous pouvez découvrir le genre de récolte que vous êtes en train de lire. Dans la seconde, tout ce que je n’ai pas écrit rejoint ce que je n’écrirai jamais…

 Borer - Herbststress

Borer - Herbststress

      Même si je ne fais que répéter ce que dit le vent à mes arbres, je me sens responsable de la somme des constellations de sens associées à ce que je propose ici. Indépendamment de la pensée sauvage en question, la limite de ce pensable, de ce que je m’autorise à penser, est aussi très porteur de sens. C’est un peu comme la valeur du blanc dans une conversation ou du silence en musique. Mais ce qui importe vraiment et que j’espère, c’est que tout ce que je tente de donner fasse vibrer en vous la corde la plus profonde, celle que les violonistes appellent la quatrième corde, la corde de sol. Corde qui formerait ligne serpentine, pour à la douleur, à la cruauté, à la peur, opposer la beauté. Mais comment de simples cordes peuvent-elles produire tant de beauté ? Il doit bien exister une théorie à ce propos.

Peinture d'Yves Cass

Peinture d'Yves Cass

      Les discours les plus courts sont… les moins longs. Lourds exergues que tous ces propos liminaires, presque une fin en soi, pour ne pas avoir à s’excuser par avance, en en rajoutant une couche, du monstrueux tas de mots qu’il sera encore écrit. À ce seuil, s’achève l’ère du commencement. Au-delà, l’espace va se resserrer et le temps se compter. L’écriture ne sera plus à la contemplation infuse mais à l’exploration de la mémoire. Elle ne s’éloignera de la poésie que pour se rapprocher de l’histoire. Souhaitons-lui de s’y égarer afin que le texte demeure. Que donc choses lues ici deviennent choses vécues, dans l’amitié de l’écriture.

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