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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 2 décembre 2018 jour au sommet

Denis Vallier

      « Il y a un temps pour toute chose », enseigne la sagesse des nations... et « ce n'est pas en mettant la charrue devant les bœufs que l’on laboure !» rajoutent les très très vieux paysans. Un temps pour tout, certes, mais tout le temps pour rien au final… tu attends pour tout et tu ne fais rien… On s’active, on bosse, on mange, on jouit tout au long de notre vie pour quelquefois, rarement, trouver le temps de chercher à comprendre à quoi rime tout ça et on s’aperçoit qu’on ne fait que divaguer entre différents niveaux de conscience. Parfois la vie t’enfonce au plus profond, tu es submergé et les autres sont si nombreux et si oppressants qu’ils t’effraient. Alors, tu t’échappes, tu te trouves une montagne et tu grimpes, tu vas jusqu’au sommet, tu t’installes au-dessus du monde et tous tes soucis s’envolent dans l’espace. Là-haut, dans l’air rare des cimes, tout est paisible et serein, plus rien ne peut t’atteindre. Et de là, tu peux t’adresser à l’univers entier. Pour sûr, il va enfin t’entendre si tu cries suffisamment fort, il suffit d’y croire encore plus fort. Cries tant que tu veux, tant que tu peux, il n’y a que le silence éternel du vide.

      De l'enfance à la vieillesse, en passant par l'âge adulte, à travers ses propres expériences, l'individu trace son chemin... Les sentiers permettant de gravir la montagne sont différents selon nos particularités culturelles, religieuses, philosophiques, mais chacun mène au sommet. « A chacun sa route, chacun son chemin » ; une fois là-haut, nous pourrions prendre notre temps, profiter enfin de l’instant… mais non ! c’est plus fort que nous, nous redescendons et nous cherchons un autre montagne à gravir en espérant que celle-là sera la bonne. Le yoyo est dans notre nature et c’est aussi la seule chose qui nous permet de surmonter ce que nous sommes.

      Selon où nous sommes nés, selon nos moyens, les uns gravissent des monticules d’ordures, d’autres des cimes immaculées, peu importe, nous parvenons tous en haut ; seule l’odeur change. Mais il y a un revers à toute médaille. En se rapprochant de cette prise de conscience, la clairvoyance devient une calamité, un handicap qui entraîne la solitude, ce cercueil de verre. On y enferme son passeport, son billet pour plus loin, le plan du labyrinthe, le mot de passe et son laisser-passer pour l’au-delà du miroir. Voir coûte d'ouvrir les yeux sur tout ce qu’on ne voudrait pas voir. Heureusement, si certains possèdent l’oreille absolue, l’œil absolu n’existe pas à part pour quelques autistes Asperger ; ce serait le diable qui nous l’offrirait.

Merci à Thibaut Blais pour cette photo magique depuis la Condamine

Merci à Thibaut Blais pour cette photo magique depuis la Condamine

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