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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 4 décembre 2018 jour des petits dieux

Denis Vallier
Page du 4 décembre 2018 jour des petits dieux

      Pas de fumée sans feu transmettaient par bouffées les Apaches aux Cheyennes. Si l’on s’acharne à chercher à tout prix une « cause » première précédant toutes les autres, soit on postulera que Dieu « existe » sans cause, histoire de reposer un moment son esprit scrutateur et tourmenté, soit, s’il ne vous a jamais invité à l’apéritif, vous adopterez une autre vision du temps et de l'espace vous faisant dire que tout est et sera toujours présent à Tout, que le Tout est présent partout, qu'il n'y a donc ni cause ni effet, tant tout boucle sur tout dans le présent éternel. Mais le présent éternel de qui ? de quelle présence ? Je reprends mon souffle après cette phrase à rallonge mais là encore, c'est un nouvel abîme pour l'entendement. Dans cette hypothèse ci, la cause première doit être comprise plutôt comme « fondamentale » et non comme «commencement ». Dites-vous bien que nous ne pourrons jamais savoir que comment ce monde existe ; si quelqu’un sait pourquoi, qu’il n’hésite pas à partager : la communauté des humains lui en serait éternellement reconnaissante (plaisantins s’abstenir).

      Après avoir fait le tour de la question, on en vient à se dire qu’il n’y a finalement qu’une solution qui tienne la route : en toute objectivité… il n'y a d'autre cause que soi-même, qu'en soi-même. Effectivement, si je n’étais pas là, il n’y aurait rien de chez rien et je ne serais pas là à en parler. Imparable ! C'est à dire que l’on fixe a priori un autre postulat, une autre origine: soi, sa petite personne, la dernière pièce qui termine le puzzle. Voyez alors comme le monde se détermine tout entier rien que pour que vous existiez, voyez comme il s'arrange rien que pour rendre votre existence possible. C’est magique ! Vous retombez en petite enfance. « Se prendre pour Dieu, le penchant le plus ordinaire des enfants heureux. Grandir fut rapetisser » regrettait très sérieusement le talentueux Éric-Emmanuel Schmitt pour qui « Tout est justifié… ».

      Vous êtes le centre du monde, vous êtes Dieu, vous êtes la cause première. Quand on est encore gamin, c’est génial, mais si vous êtes sorti de la prime enfance, on vous enferme à l’asile ou alors vous « zlatanez » acrobatiquement, ou vous êtes le gourou tout puissant d’une secte et vous changez de femme toutes les nuits ou bien encore vous êtes Président de la République Française et on vous surnomme Jupiter. A notre époque du tout tout de suite, on passe vite de Jupiter projetant la foudre tout azimut à paratonnerre carbonisé ; c’est la sempiternelle histoire de l’apprenti sorcier qui devient arroseur arrosé. Il ne sert à rien de se plaindre d’être incompris quand on est incompréhensible.

      Mais qu’importent les vicissitudes, de toute façon, vous générer votre propre réalité et tout s'ordonne selon vos ordres et vos désirs. Si vous n’étiez pas là, rien n’existerait, vous avez donc tous les droits mais attention, il y a une donnée à prendre en compte: tout ce que vous laisserez dans le flou de votre volonté continuera à suivre son propre mouvement comme un animal sauvage en pleine liberté et vous aurez un mal de chien à le réintégrer dans votre création. Car, bien sûr, c'est uniquement les limites de votre propre champ de conscience et du rayon d'action de votre volonté qui vous donnent l'impression que vous seriez déterminé par des causes extérieures. Que votre conscience devienne donc infinie, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel, et vous verrez qu'il n'y a qu'une cause, et cette cause, c'est encore et toujours vous. La boucle est bouclée dans le meilleur des mondes possibles. A l’instant où vous disparaîtrez, vous éteindrai la lumière en sortant : après vous le néant. Mes biens chers frères, en vérité je vous le dis, cochon qui s’en dédit : défendez et battez-vous pour votre cause, car, comme elle est première dans cet espace de conscience et de volonté, vous éprouverez la joie du créateur… Amen !

Page du 4 décembre 2018 jour des petits dieux
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