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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 21 mars 2019 jour d'exil.

Denis Vallier
Page du 21 mars 2019 jour d'exil.

Exil, mon île

La vie est une ronde, je t’abandonne ma terre,
En quête au vaste monde d’un succès planétaire !
Mais déjà, loin de toi, je ne bois aux fontaines
Que le filet sans joie d’une mise en quarantaine.

Tu me manques ma nuit, étoilée au lointain
Mais l’espoir ébloui d’enchanteurs lendemains
M'a chassé loin de toi, vers la ville aux lumières
Qu'une lune sans joie submerge d'éphémère.

Par ici tout est bas, car aucun horizon
Ne protège du bras l'ondulante moisson.
Et la plainte sans fin, discordante et blessée,
Se fracasse au destin sous de sombres fumées.

Je suis seul et j'ai froid, égaré parmi vous.
Veux-tu encore de moi, mon pays, mon Pelvoux ?
Car mes larmes sans fin me rappellent tant tes eaux
Et je songe au lointain à ton si pur berceau.


Pour sûr, ce n’est pas du Rimbaud… Quand je relis ma poésie, je me désole, et quand je me compare, je me désole encore plus…La cadence est boiteuse et la danse sans grâce. Mais peu importe, en ville la matière prime sur la manière. La vérité de l’exil, la ruine de tout rapport fixe, ne sont pas le privilège exclusif des Gitans ou des réfugiés politiques mais la marque féconde de la pulsion de mort dans la vie de tout un chacun ou presque. Les gens du voyage n’ont pas le droit de stationner sur cette terre et quand les Juifs se l’autorisent, on leur tape dessus, mais nous-même sommes tout autant de passage. De plus, le monde ancien a disparu et le nouveau tarde à venir ; nous nous retrouvons étrangers en nos pays avec le cul entre deux chaises, en exil, petites crottes en transit intestinal coincées dans un terminal d’aéroport comme le héros de Spielberg. L’exil vous fait disparaître de votre monde et vous devez nécessairement, pour vivre, vous en concocter un qui vous aille… à chacun le sien ; comme quoi, dans le meilleur des mondes, les pulsions de mort peuvent être auxiliaires de vie malgré l’odeur.

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