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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 28 mars 2018 jour point par point

Denis Vallier

      La vie est belle ! Certes… c’est vrai en général, le principe est prodigieux, mais qu’en est-il de la vie de tout un chacun ? Pour certains, c’est une galère interminable quand d’autres font de la leur une œuvre d’art ; les biopics se succèdent sur nos écrans comme autant de tableaux animés. Artistiquement, la vie est une plus ou moins belle peinture dont on s'aperçoit en se rapprochant que ce n'est qu'une série de petits points... Bon-point, permis à points, steak à point, ronds-points, coup de point… euh non… Te raconterai-je l'histoire de ce peintre qui, d'une aiguille désabusée, posait des points sur sa toile avec un sourire à l'orée du désespoir ? Il voulait peindre point par point, goutte à goutte, une rose rouge avec son sang. Que n’a-t-il pris un pinceau ! Quelle curieuse idée l’avait piqué… Appels au secours ? Diagnostic du Néant ? Pointillés de l'inutile ? Oh et puis non, je n’en dirai rien ! L’histoire est trop triste : on l’a retrouvé exsangue. Ce serait dire qu'il n'y a rien à en dire comme baillent les poissons rouges dans leur bocal ? Et la vie des poissons rouges ? Qui chantera l’infini ennui des poissons rouges ? Heureux comme un poisson dans l’eau… tu parles ! Leur histoire est encore pire ! Ils ignorent la mare et bien plus la mer mais connaissent la mort. D’ailleurs tous les poissons ignorent la mer, ils sont dedans, y font leurs besoins et ne savent rien des étoiles. Ils voient bien là-haut une surface de mercure mais ne peuvent se tenir au-delà. D’ailleurs ils n’en sortent que pour finir dans nos assiettes et, comble de l’absurde, avec du citron. Ils en versent trop de larmes… Qu’imaginiez-vous ? La mer ne s’est pas salée toute seule !

      La vie ? Facile : tout à peindre et rien à dire, mais sourire quand même… Dire que l’on n’a rien à dire, c’est déjà dire quelque chose et c’est toujours mieux que rien On écrit, on compose, on peint, pour oublier un instant qu'on est fugace, transitoire, mortel, effaçable et aisément remplaçable. Et allez ! On continue quand même. Peut-être pour se créer des souvenirs pour les vieux jours ?

      Je ne suis qu’une tête d’épingle, un point de l’infini, c’est vrai, mais de plus, je suis privé d’éternité et si ça se trouve perdu dans la meule de foin d’un Seurat, d’un Pissarro ou d’un Van Gogh, je ne sais trop. En fouillant méthodiquement, je me retrouverai : on ne part jamais de rien, on part du point où l'on est et, meule ou pas, avec un minimum de détermination, on avance vers l'infini... C’est ce qu’en son temps se disait en d’autres termes Pascal, la grosse tête. Pascal était un poète, voyons !  Cela vous aurait-il échappé ? Car se poser comme centre entre le néant et le tout, c'est un rien présomptueux. Pour sûr ! Quoique… finalement...

Vincent Van Gogh - Champs de blé aux corbeaux (1890)

Vincent Van Gogh - Champs de blé aux corbeaux (1890)

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