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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 23 octobre 2019 jour de la vie à tout prix.

Denis Vallier

- Comment ça va ?
- Moi ça va et toi ça va ?
Tout va toujours très bien, tout baigne… Nous éprouvons pour la plupart un bien-être suffisant et, à part Balkany, un agréable sentiment de liberté alors qu’à de rares exceptions près, nous subissons le monde au lieu de décider de notre vie par nous-mêmes.  Qui peut se vanter d’avoir le privilège de choisir sa manière d’exister ? Ne se berce-t-on pas d’illusions ? C’est un luxe en ce bas monde mais même pour ceux qui s’imaginent avoir le choix, il est simple à formuler : survivre ou disparaître. Bien et mal perdent alors toute signification car tous les mécanismes poussent à survivre (- quitte à sous vivre). Globalement, la seule règle, le seul but de la Vie dans tout notre univers, c’est de ne pas disparaître, de se perpétuer. Malgré la mort, quelle que soit sa forme, la vie est dans la vie et c’est un combat de tous les jours dans cette nature des origines où le plus fort ou le plus malin ou le plus nombreux, le mieux organisé, mange le plus faible et le plus seul. La vie, plongée dans ce monde cruel, c’est l'ensemble des forces qui luttent contre la mort même si au final, le rideau s'abaisse pour l’individu ... Mais ce n’est pas un problème, c’est une solution : normalement, dans son mouvement de balancier, la vie sait tirer profit de la mort pour en ressortir toujours plus forte. Le problème c’est que nous sommes anormaux. Nous sommes le cancer de cette planète.

      Vivre c'est, comme le disait si bien Spinoza, s'efforcer de persévérer dans son être en utilisant la puissance du désir. Il aurait pu préciser que c’est aussi faire plus que soi par soi-même, c’est avoir soif d'aujourd'hui pour mieux vivre demain. Mais il y a une condition : sous notre forme, pour que la vie serve à vivre il faudrait d'abord qu'elle s'efforce de ne pas laisser trop de place à la mort et c’est malheureusement ce que nous sommes en train de faire. Systématiquement, des bactéries ou des vers de terre aux baleines en passant par les herbes et les arbres, nous éliminons toutes les autres formes de vie sur la seule planète que nous ne connaîtrons jamais. Par bêtise, ignorance, avidité ou cynisme, nous scions la branche sur laquelle nous sommes encore perchés et elle n’aura pas le temps de repousser. Vivre ça sert à ne pas mourir, sinon le plus tard possible et sans avoir de regret mais ces derniers temps, l’humanité est occupée à creuser sa tombe.

Page du 23 octobre 2019 jour de la vie à tout prix.
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