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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 31 décembre 2019 jour de reconnaissance...

Denis Vallier

      Lecteur que rien n’oblige à arpenter ces pages et qui pourtant s’y promène, je t’admire en te plaignant… Outre l’odeur, le drame pour celui qui s’aventure dans cette décharge publique, c’est que, une pauvre lanterne à la main, je n’y écris pas pour être lu mais pour éclairer mes ténèbres en me faisant plaisir. Ce n’est, bien entendu, ni un gage de clarté ni l’assurance d’une réflexion solide, mais j’espère malgré tout que dans ce flot surnagera le plaisir. Je sais bien, je suis trop souvent gonflant avec mes considérations approximatives qui n’en finissent pas, pleines de mots surnuméraires et d’emphases superflues…je voudrais bien m’en excuser, mais, franchement, je n’en ai rien à secouer… même si ce que tu lis demeure confus, il m’est important de préserver mon langage en permanence pour résister à la Novlangue abrutissante que je vois s’imposer sous mes yeux. C’est une protestation, une manifestation aux points de suspension, d’interrogation ou d’exclamation levés haut et fort. Quand les mots auront disparu, les idées ne circuleront plus. Par réflexe d’auto-défense, je donne toujours plus de mots à mes idées qu’elles n’en méritent, j’espère ainsi les engraisser au passage et donner un peu de poids à leur légèreté. Cela alimente ce torrent quotidien  parfois si brouillon, foisonnant et tumultueux dans lequel on se noie aisément...

      La bascule dans une nouvelle décennie me donne l’occasion de vous remercier pour m'avoir accordé dans votre esprit un petit espace disponible afin d'y glisser l'axe central du mouvement circulaire de mes réflexions (- en tout bien, tout honneur). Je vous fais tourner en bourrique et je reproduis ici en miniature l’arnaque des casinos avec leurs roulettes et leurs machines qui tournent et tournent sans fin. Par contre, ces crapules ont supprimé toute horloge afin que le temps disparaisse, que les joueurs n'en aient plus notion pendant qu’ils jouent. Ils les éblouissent de lumières violentes et colorées, de clignotants, de flashs et de temps en temps des sirènes et des cascades de pièces secouent les salles pendant qu’ils saturent l’air en oxygène pour  maintenir les personnes âgées éveillées. De plus, l’alcool n’y est pas cher et ils occultent les fenêtres dans la mesure du possible pour ne plus fournir de repères extérieurs. De mauvaises langues avancent qu’ils chercheraient à supprimer les portes de sortie… je reproduis ici sans vergogne leurs techniques de manipulation, mais je n’irai pas jusque-là car je m’emploie à garder les miennes grandes ouvertes : avoir du succès me serait un poids insupportable et jusqu’à présent je réussis brillamment à y échapper. Sur ce, lecteur courageux et endurant, bon bout de l’an comme on dit en Provence.

Page du 31 décembre 2019 jour de reconnaissance...
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