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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 23 janvier 2020 jour des vieilles blessures.

Denis Vallier
(Photo Misha Gordin)

(Photo Misha Gordin)

Nous sommes tous égaux mais certains le sont plus que d’autres. Ces pauvres d’esprit se voient comme des êtres supérieurs, ils s’imaginent être plus humains que les autres, ils sont surtout plongés dans l’erreur si humaine… L’idée qu’il y a des races biologiques et que par ailleurs, elles sont toutes hiérarchisées est fort ancienne de par le monde. Les malheurs qui en ont découlés sont sans nombre et nous stigmatisent jusqu’à nos jours. Ils ont marqué littéralement au fer rouge nos sociétés et les dégâts sont encore perceptibles dans le psychisme des uns et des autres : il est des drames qui se transmettent de générations en générations.

La Science telle que nous la connaissons, se voulait objective mais était encore balbutiante au XIXème siècle, le mouvement voulait tout explorer à la fois, même les impasses car il ignorait qu’elles en étaient. Elle avance, elle tâtonne, elle expérimente, elle procède par essais et  erreurs. La méthode scientifique exigeait que l’on ordonne et que l’on classe, on a donc tout ordonné et tout classé, on le fit systématiquement sans trop se poser la question du bien-fondé et sans peur du ridicule. La "science" des races est apparue en même temps que d’autres disciplines exotiques comme la phrénologie, et nous a tous catalogués selon des critères superficiels et subjectifs que nos informations actuelles font paraître stupides. Cette classification est sortie ensuite du milieu scientifique pour se répandre dans la population et, longtemps après la fin de l’esclavage, a prévalu au grand profit des colonisateurs. Les majoritaires, souvent par conformisme social, n’ont guère conscience des stigmates de la différence : l’horreur du racisme envers une minorité est avant tout perçue par les victimes. Cette période est maintenant loin derrière nous et des générations se sont succédées mais la blessure n’est toujours pas refermée et la douleur toujours présente.

La tendance est à vouloir rayer de notre vocabulaire ce mot "race" archaïque à la vie si dure qui rappelle trop de mauvais souvenirs. Le mot nous fait bien un peu honte, mais comment ferons-nous pour lutter contre le racisme sans lui ? Si l’on oppose l’antiracisme au racisme, par quel vocable le remplacer ? L’anti-connerie ? Dès que l’on parle de race, il faut resituer le terme dans un contexte historique et géographique car comme pour tous les mots, sa signification a évolué avec le temps et les lieux. Et c’est un casse-tête… Dans nos esprits arriérés et bornés qui ne voient pas le temps passer, comment lutter contre l’apathie qui nous guette face à la banalisation du discours raciste renaissant dangereusement sans donner la parole à des personnes de races différentes qui viendraient affirmer qu’il n’y a pas de races humaines ?...  Vous voyez bien que les antiracistes sont stupides ! Y comprennent rien ma parole !

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