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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 7 mai 2020 jour du servage...

Denis Vallier

      Si l’on veut que les choses reprennent leur cours "comme avant", les recommandations de l’Institut Montaigne sont claires et nettes, il va falloir vous serrer la ceinture, bande de gueux ! Le mieux, serait de retrouver les conditions de travail du temps de Montaigne… A l’époque, c’était encore le servage autrement dit, l’esclavage. Désolé de vous décevoir, honorables participants au think tank le plus riche de France, les gueux ne veulent plus "vivre comme avant". Vous avez beau nous pourrir l’information par vos organes de presse, "Contrepoint" ou "l’Opinion", nous ne sommes plus dupes.

      On s’en souvient bien du "temps de Montaigne", certaines personnes sont si malfaisantes de par leur simple égoïsme, qu'il faut que passe beaucoup de temps après leur trépas avant qu'elles ne soient vraiment mortes. Leur écho dans l'Histoire est lourd, angoissant et lugubre... Et il dure, dure… ! Ne pouvant concevoir distinctement leur but, sans rien discerner, ces aventuriers agissent : putsch-toi de là que je m’y mette  L’Histoire est pleine de coups de force qui avec le temps ont engendré une légitimité qui perdure jusqu’à nos jours. À certaines époques, la victoire au cours d’une bataille, militaire, mais aussi politique ou économique, était censée être offerte par les dieux ou par Dieu, et conférait une forme de légitimité venue d’en haut aux yeux des vaincus eux-mêmes, sidérés et soumis. On se pliait alors à la décision divine et on acceptait la servitude en ployant le genou. L’Histoire est manifestement le fait des méchants, des fourbes et des rapaces, rarement des "gentils"… Paradoxalement, les gens bienfaisants semblent laisser moins de traces, moins longtemps. Pourquoi ? Est-ce dans notre nature de céder le pas aux mâles dominants ? N’est-il pas temps d’évoluer, de sortir enfin de ces comportements archaïques ?

      Ce virus aura au moins une vertu, il nous aura fait sortir enfin de notre catalepsie.  Dite ! Vous autres les puissants qui possédez la terre et le ciel, vous qui régnez en maître depuis vos bureaux du haut des tours, vos palais de milliers de m2, vos yachts gigantesques, vous qui avez pollué à tout va, saigné la nature à blanc, exploité des milliards d’esclaves, nous nous levons pour venir vous demander de rendre gorge… À tout saigneur, toute horreur. Vous n’êtes "puissants" que parce que j’ai la bêtise de vous appeler ainsi : que ce soit à titre personnel comme sur le plan collectif, la véritable puissance est dans le pouvoir de construire, pas de détruire. Messieurs, dames de l’Institut Montaigne, par votre avidité, vous avez rejoint les rangs des tortionnaires d’autrefois qui, depuis des millénaires, passent sur la terre offerte à leurs appétits, aveugles, sourds, en traçant des signes de feu sur les ténèbres entrouvertes… dictateur, tyran, PDG, c’est un boulot de dingue. Même quand vous vous  reposez, vous prenez la position du tireur couché. Restant vous-mêmes dans le noir, vous éclairez des précipices… Ceux qui se placent de leur vivant au centre de l’Histoire s’exposent évidemment à quelques déboires. Ce temps-là est derrière nous, cette pandémie va vous effacer d’un coup d’éponge.

      Il va de soi que les fâcheux, les moroses, ceux qui se disent réalistes et se veulent lucides vont me rire au nez et me traiter d’incorrigible rêveur naïf, c’est couru d’avance... Mais je préfère de loin ma naïveté joyeuse et béate à leur tristesse infinie...

(Photo de Sebastião Salgado à la mine d’or de Serra Pelada au Brésil en 1986)

(Photo de Sebastião Salgado à la mine d’or de Serra Pelada au Brésil en 1986)

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