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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 22 décembre 2020 jour de transcendance...

Denis Vallier
Page du 22 décembre 2020 jour de transcendance...

On a tous plus ou moins expérimenté les capacités remarquables de nos réseaux de neurones : dans des circonstances exceptionnelles notre cerveau est capable d’une lucidité prodigieuse, d’une vitesse hallucinante et d’une anticipation incroyable comme lors d’un accident ou d’une chute brutale. Mais on se fait des idées… Une légende urbaine raconte que l'être humain n'utilise que 10% des capacités réelles de son cerveau. C’est faux : les progrès des neurosciences nous permettent d’affirmer qu’il fonctionne toujours sur le même mode et à fond mais à des degrés de conscience différents. Convenablement stimulés, il nous est possible atteindre des états de conscience tout à fait inhabituels même si tout le monde n’est pas shaman : ceux qui auront hésité à expérimenter le LSD auront au moins connus quelques moments d'euphorie douce qui pourraient être assimilés à des expériences mystiques durant lesquels on se sent transporté et transformé. Quiconque pratique assidûment un sport ou un jeu a dû, au moins une fois dans sa vie, ressentir l'état de grâce, cet état particulier, où tout va si vite et pourtant si bien, qu'on a l'impression d'être soi-même le spectateur de ses propres performances. Faut-il y voir pour autant "la main de Dieu" de Maradona ? Placés dans une situation exceptionnelle, il semble que nous puissions ainsi perdre en partie le contrôle de nous-mêmes et "être agis". Mais qui agit alors ? La question est légitime et la réponse peu évidente, pourtant, affirmer comme certains n’hésitent pas à le faire "c'est Dieu, je sens que son esprit est en moi et le mien en lui", me semble un peu court et aisément discutable. Mais si ça vous fait du bien d’y croire, tant mieux pour vous, grand bien vous fasse, à l’approche de Noël, je ne souhaite que votre bonheur. Et c’est toujours plus sain que le crack ou l’héroïne : les camés, eux aussi, s'injectent Dieu dans les veines. Dans leurs commentaires, les mystiques décrivent souvent la présence de Dieu comme celle de "rien" et Raymond Devos en aurait tiré un sketch. Les mots me manquent : ce "vide", cette annulation de tous les contraires, leur neutralisation, l’aboutissement de tous les paradoxes, aurait fait sa joie... et peu importe aux mystiques si ce rien plein de vide se trouve au-delà du langage tant qu'il transforme leur vie en un conte de fée. Ils s’en fichent puisque contrairement aux rationalistes et à ceux qui doutent, ils ne sont jamais seuls. Vivre vraiment, ce peut être, pour certains, tomber amoureux d'un abîme.

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