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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 17 mai 2021 jour de l'Idiot...

Denis Vallier

Et si les légendes qu’on raconte sur Jésus étaient vraies ?... mais ce serait bien trop beau, il y eut l’homme et son image : je me demande avant tout de quel Jésus on parle ? Celui en or massif qui orne les chiottes du Vatican ou celui né dans la poussière et la sueur qui vit dans une favela et mâche de la terre pour avoir l’illusion de manger ? J’ai divorcé d’avec l’Église il y a longtemps, mais mieux vaut rester en bons termes avec son ex : si c’est pour continuer à s’engueuler, ce n’était pas la peine de divorcer. J’encourage le Pape François à troubler encore bien plus la paix publique par de fortes paroles comme il le fait de temps à autres... Il ne ressemble guère à ses prédécesseurs emplis de croyances et de foi d’un autre temps mais croit-il encore au Dieu des Écritures ?

Qui était Jésus en réalité ? À l’origine, il ne pouvait être qu’un pur produit de la culture judaïque dans laquelle il baignait. Il cultivait le paradoxe : un intégriste religieux que ses penchants ouvraient curieusement au monde…et pourtant, ce qui était juste à ses yeux, n’était pas ce qu’il pensait, c’était ce qui était consigné dans les Écritures. Les ultra-orthodoxes israéliens dont il serait le chef de nos jours, attendent toujours sa venue. Mais si un clone de Jésus Christ redescendait sur terre actuellement il serait tout à fait différent de son jumeau et je pense qu'il aurait surtout à cœur de nous botter le cul plutôt que tendre l’autre joue en promouvant l’amour universel. Dans un premier temps, il tenterait de réduire en poussière cette "caverne de bandit" du Vatican comme dirait St-Luc mais, il renoncerait au bout d’un moment. Entraîné par l’évolution des siens, sous l’influence des médias, des réseaux sociaux et du tout-puissant marché, impuissant devant le problème palestinien, lui, l’homme de paix capable de colère, mettrait son auréole sous les bras et tomberait en dépression au bout de trois mois. En notre époque du dieu dollar, l’argent est roi des rois…

Pour saisir intimement sa personnalité, au lieu de de me saouler au vin de messe et d’évangiles, il me suffit de relire un des plus précieux trésors de notre héritage littéraire : l’Idiot de Dostoïevski, le plus riche des livres religieux. C’est l’histoire d’un homme d’une parfaite innocence dans un monde cruel. Je pourrais ainsi comme dans ce livre revisiter avec humilité toute ma vie, confronter tout mon savoir, relativiser toutes mes expériences. Seule l’humilité pourrait sauver ce monde si chacun s’y mettait… Lire L’Idiot, c’est relire Nietzsche, l’Antéchrist et le Gai savoir, c’est assister en voyeur au martyr du prince Mychkine comme à celui de Jésus sur sa croix. C’est revisiter la mythologie grecque, festoyer avec Dionysos, s’asseoir à côté de Diogène mais aussi de Victor Hugo, de Zola et de Kafka. C’est discuter avec eux et leur demander ce qu’ils en penseraient de ce bouquin. En compagnie de Jean Valjean et de Diogène, l’Idiot, le pur, l’innocent, est la superbe et idéale image de Jésus avant qu’il ne soit kidnappé pour devenir le Christ des Chrétiens, un vulgaire produit de marketing.

Page du 17 mai 2021 jour de l'Idiot...
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