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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 13 août 2021 jour de récidive...

Denis Vallier
Le Pelvoux en automne...

Le Pelvoux en automne...

Le sentier, l’effort, les pas, l’air vif, le corps, le souffle, le cœur qui cogne, la hauteur de vue, la lumière, les amis… marcher en montagne vous incite à la méditation… S’il y a une montagne qui m’est chère c’est le Pelvoux, enchâssé au centre du Massif des Écrins. C’est un colossal bloc de granite que la pression a fait surgir des profondeurs comme on presse un point noir. Il est encore très jeune et vigoureux mais déjà le temps est à l’œuvre. Au cours de ma vie, j’ai vu fondre ses glaciers, se déliter des blocs entiers. Une montagne, ça naît, vit, se dégrade et puis meurt tout comme nous, à la fin, il n’en reste qu’un cadavre étendu. L’existence est un jeu à somme nulle. En marchant telle une fourmi à ces altitudes, il m’arrive de me dire qu’être humain est une forme de vie passionnante mais que le langage est trop épuisant… Il y a une faible probabilité que je me fossilise mais si j’en avais la possibilité, j’aimerais autant réapparaitre sous forme d’une montagne après ma mort ! Imaginez une majestueuse et interminable érection… mais cette place est déjà prise, il me faudrait me contenter d’une taupinière.…

Quand la réalité vous est mystère et vous piétine, croire au merveilleux est rassurant… mais c’est, d’un gouffre à l’autre, sombrer dans la facilité. De par le monde, des centaines de millions de personnes croient dur comme fer à la réincarnation. Si elle existait, elle poserait, entre autres, de sacrés problèmes de généalogie et de mathématiques ! Pourrait-elle n’être alors qu’une forme discrète de l'évolution ? Et qui me dit que je n’aurais pas déjà eu une vie dans le futur ? Dans le domaine du merveilleux, tout est possible. Cette croyance bouddhiste associée au Karma ne vise qu’à nier la mort en la noyant dans des cycles de vies justifiant nos souffrances terrestres. N'est-ce pas repousser encore et encore l'échéance en en faisant un but ultime et idéal ? J’aurai beau me shooter au LSD ou jeûner quarante jours, mon expérience personnelle me démontrera que j'ai peu de chance de réaliser quelque chose d'une vie antérieure. Depuis ma naissance, je suis formel, malgré mon désir de me prendre pour Napoléon, j'ai plus l'impression de progresser dans cette vie que de réaliser une vie antérieure en marchant sur ses pas. En tout cas, si, auparavant, j'avais existé, sous une autre forme, je n'en ai aucun souvenir, aucune trace. Et si j'ai en moi des traces de cette préexistence, je ne les ressens pas. Et même si j'ai en moi des traces inconscientes d'une éventuelle vie passée qui influent sur ma vie actuelle, je n'en ai aucune connaissance. Si je suis le fruit d’une longue chaîne du vivant remontant aux amibes, j’ose prétendre que tout simplement, je n'existais pas.

Les atomes qui me composent existaient évidemment, mais ils étaient dispersés aux quatre vents. Il est même fort probable que je partage des atomes avec Jésus, Jules César ou Napoléon mais en ont-ils le souvenir ? Dans le même ordre d’idée, on peut dire que les ordinateurs existaient déjà du temps des hommes des cavernes sous forme de matières premières. Pourquoi pas d’ailleurs… on peut supposer une détermination absolue dans la matière opiniâtre : parmi tous les possibilités, il n’y en avait qu’une de valable puisque nous sommes tous deux là, moi à écrire et toi à me lire. Ce possible-là devait donc être une nécessité que nous ignorions jusqu’alors. Pourtant, tout paraît possible à priori et pourtant nous ne bénéficions que d’une seule réalité… mais nous avons une infinité à venir.

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