Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 2 avril 2022 jour de salade de langue...

Denis Vallier
(Illustration par Kadir Nelson)

(Illustration par Kadir Nelson)

Les mots sont beaux parce qu'ils sont échanges, parce qu'ils sont un cadeau donné par des êtres chers, parce qu’ils sont sauvages et rebelles et que nous devons savoir les maîtriser, parce qu’ils sont faits pour exprimer, pour pleurer et puis rire, plaire et chanter, danser aussi. Mais je remarque au passage que le langage de notre vie pratique ne me facilite pas la tâche pour parler de ce qui n'appartient pas à notre monde des choses… d'où les difficultés et les confusions possibles qui nous font passer sans cesse du coq à l’âme dès que l’on veut transmettre un concept qui touche à la vie spirituelle.

Il faut, au départ et pour nous entendre, admettre sans certitude quelques axiomes, par exemple que la réalité existe mais tout de suite des petits malins vous feront remarquer que cela n’a rien d’évident.... Elle est observée entre autre par nos sens, par nos notre système nerveux puis par notre conscience, Ces trois étapes, et j’en saute d’autres, ne sont pas parfaites et conduisent à une interprétation que nous traduirons grâce à notre langage. Et là se place l’exemple bateau du cinéma, une vingtaine d'images un peu différentes par seconde et nous voyons un mouvement fluide et continu. Si par exemple, je veux décrire la couleur rouge, elle est… comment dire ?... Le rouge, c’est… rouge et puis c’est tout… Nous sommes incapables de décrire une couleur sans nous référencer à un objet mais malgré tout, le langage qui segmente le tout en milliers de morceaux est considéré comme la forme ultime de communication conçue pour optimiser les rapports entre les individus.

Je ne sais plus trop qui s’est amusé à compter, mais rien qu’en une seule journée, un individu lambda dira 2520 mots en moyenne à 7,4 autres personnes (- j’ai noté les chiffres mais pas la source et je plains le découpé)… pourtant, il suffit de changer de contrée et de langage pour se retrouver muet, pour avoir le plus grand mal à exprimer les notions les plus élémentaires comme "je veux", "je suis" ou "j’aime"… Depuis bien avant la Tour de Babel, tout langage a toujours eu ses limites. Malgré tout, s’il n’y avait que trois choses à apprendre sur cette planète, la première serait que nous sommes tous liés les uns aux autres quelles que soient nos origines, nos cultures, nos langages, nous vivons une aventure commune ce qui nous rapproche… la deuxième serait que je commence là où vous vous arrêtez et réciproquement… la troisième, ce serait que ce que je viens de dire ne rime peut-être à rien : même si on y prend garde, les choses ne sont jamais vraiment ce qu’elles semblent être…

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires