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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du mardi 19 avril 2022 jour de gravité...

Denis Vallier
(Illustration par Erik Johansson)

(Illustration par Erik Johansson)

"Tu as eu 18… tu aurais pu faire mieux !"… "Sois un bon petit soldat !"… "Ça ne pleure pas un homme !"… "La curiosité est un vilain défaut" … Avec le recul, on s’aperçoit que ces injonctions parentales se transforment en autant de croyances… Les enfants, ne croyez pas tout ce que vous disent vos parents, non, la curiosité n’est pas un vilain défaut… Au contraire, soulevons des questions saugrenues pour voir ce qu’il y a dessous… Certes, il y a des questions dans l’air qui ne se posent pas et on se passe aisément d’y répondre, mais, à ce moment de notre évolution, il y a-t-il une personne sur les presque huit milliards que nous sommes, qui puisse répondre clairement à "Qu'est-ce que la réalité" ? Je n'en suis pas certain… il y a plus de chances qu’une taupe puisse nous expliquer le soleil et les nuages.

Comment peut-on s’approprier et décrire la réalité alors que nous autres homosapiens grattons le sol et recouvrons d’asphalte la surface des choses (- à part deux ou trois types qui orbitent au-dessus de nos têtes) ? Plus jeune, on nous a formatés et fait étudier avec gravité la physique classique de Newton et avec relativité celle d’Einstein, et puis, on nous a montré les hésitations de la lumière entre onde et particule dans les fentes doubles d’Young et on a abordé la physique quantique. Ensuite, des grosses têtes ont rajouté mathématiquement des dimensions exotiques à celles que nous connaissons en nous disant "débrouillez-vous avec ça"….

La réalité du monde que nous approchons par ces deux aspects de la science physique, dans ces deux différents niveaux de connaissances, se trouve déchirée. Ces deux approches sont opposées sur plusieurs points et notre petit monde s’est retrouvé coupé en deux : d’en côté le connu, le macroscopique perceptible, de l’autre, l’inconnu infinitésimal qui ne peut être appréhendé qu’en creux, par calculs… ce qui est très perturbant quand on voudrait croire religieusement en une unique réalité. Même quand il hésite entre ondes et particules, le monde paraît quand même bien d’un seul tenant dans la continuité entre les toutes petites choses et les grosses que nous connaissons ou alors, l’illusion est sacrément puissante… Du coup, même si je ne suis qu’un citoyen très ordinaire, j’en rage de constater que la recherche fondamentale se réduit comme peau de chagrin au profit de sciences immédiatement lucratives comme la biochimie, la pharmaceutique ou l’informatique.

Pour franchir le palier du prochain stade de nos connaissances qui règlerait nombres de nos soucis, nous devrions continuer à nous poser ce genre de questions fondamentales en apparence fumeuses. Ainsi, de plus sérieuses que les miennes aboutiront à des théories, à des expérimentations et finalement à des découvertes sur le Graal, la gravité quantique. Elle est la clé de voûte de l’édifice permettant la réunification, ouvrant enfin la porte vers une connaissance vraiment supérieure et un changement de paradigme dont nous aurons besoin impérativement sans planète B. Nous savons pertinemment qu’une croissance infinie est une aberration, mais nous refusons de sacrifier le moindre détail de notre mode de vie, nous pensons aveuglément nous en sortir en appliquant des sparadraps comme l’hydrogène sur nos problèmes énergétiques. Nous sommes nés au monde, nous lui appartenons et nous avons la possibilité enthousiasmante de le faire progresser à long termes et nous continuons égoïstement, le nez dans le guidon, à en tirer des profits immédiats grâce à des innovations irrémédiablement destructrices. Dans irrémédiable, il y a diable, mais pour l’instant, nous persistons à vivre tranquillement dans l’erreur et l’aveuglement des taupes… décidément, nous sommes collectivement stupides et incorrigibles  et nous n’aurons pas à nous étonner quand les gros ennuis vont nous tomber dessus.

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