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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 13 octobre 2022, jour inactif...

Denis Vallier
(Dessin d'Unger toujours d'actualité...)

(Dessin d'Unger toujours d'actualité...)

Connaitriez-vous un métreur efficace ? Il aurait pour mission de passer par Matignon pour qu’ils les prennent enfin leurs mesures tant promises… "Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout" observait le sarcastique sénateur Henry Queuille alias "le petit père Queuille", symbole de l'inefficacité de la IVe République. Effectivement, depuis, rien ne bouge, notre inertie est devenue prodigieuse et bat tous les records : voyez les demi-mesures inapplicables prises par notre gouvernement devant le "défaut d’approvisionnement" de nos stations-services. Dans un cas comme celui-ci, le plus ivre des piliers de bars se dira que, soit on a la témérité de s’attaquer au sacro-saint droit de grève, soit on s’en prend courageusement aux supers-profits des supers-profiteurs… Mais non, notre Président fait confiance au "dialogue social" qui a toujours favorisé les plus riches vocabulaires et encore plus sûrement à la fameuse "main invisible du Capitalisme" qui file plus de claques qu’elle ne ruisselle en pièces d’or… Notre discret gouvernement prend quelques petites mesurettes ridicules en espérant que le soufflé retombera et tout ira bien Madame la Marquise…

À qui la faute ?... À personne en particulier : ce n'est pas un ou des individus, qu'il faut culpabiliser… au diable cette morale de maso ! C'est en premier lieu notre système de gouvernance qu'il faut revoir... Il faut trouver un système qui soit adapté à l'humain dans sa globalité, et pas seulement à des bébés avides, que l'on empêche de grandir en les gâtant, en les berçant de contes de fées trop près du mur et en les amusant. Il ne s’agit pas de changer de système pour changer de système : aucun système n'a de sens en soi, il ne le trouve que dans un ordre supérieur dans lequel il est inclus et où il assure une fonction. Par exemple un carburateur n'a aucun sens en soi : seul et sans essence, il ne sert à rien ou, à la rigueur, il peut servir à plein d'usages "par destination", comme presse-papier sur le bureau d’un ministre par exemple. Par contre, dans un ensemble moteur il a un rôle… un moteur qui lui-même à un rôle dans l'ensemble voiture, qui lui-même, etc… ce qui importe, c’est qu’au départ, il y ait du carburant à disposition.

L'individu humain n'échappe pas à cette règle : il n'a de sens que quand il appartient à un ensemble d'ordre supérieur. C’est pourquoi une trajectoire sociale est toujours une résultante. Un politicien averti comme notre Président (- il en est aussi de naïfs…) évitera de vous dire qu'il est payant de feindre de s'engager dans une voie pour mieux l’abandonner ensuite et il ne s’en privera pas en vous jurant les yeux dans les yeux ne pas le faire. Ce n'est pas que du cynisme, c’est aussi le simple constat qu'un système social est un ensemble dynamique et turbulent, et qu'on serait bien inspiré d'enseigner la thermodynamique et la physique des fluides à l’INSP, notre nouvelle ENA… Au final dans cette histoire complexe de flux et d’essence, l'individu, qu’il soit Ministre ou Président… qu'est-ce  sinon une simple particule dans un maelström ?… Inutile de lui tomber sur le paletot ou d’espérer une personnalité providentielle en attendant Godot… Non : c’est notre système dirigé par le puissant volant d’inertie de notre administration corrompue par les lobbies qui est en cause et c’est à lui qu’il faut s’attaquer en premier lieu pour faire avancer les choses et nos bagnoles.

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