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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 26 octobre 2022, jour sous influence...

Denis Vallier
Page du 26 octobre 2022, jour sous influence...

Ces derniers temps, au lieu de venir jeter ces mots sur cet écran, j’ai des envies de grasses matinées : plus je m’éveille, moins je désire m’intégrer… surtout dans cette société du tout jetable et de l’instantané. Mon besoin de liberté, même illusoire et superficiel, l’emporte encore pour un temps sur la sécurité factice que m’offre le groupe surtout quand son bourrage de crâne de plus en plus grossier me devient insupportable et pousse à la résistance. Je soulignerai toutefois que l'influence des courants de pensée ou artistiques propagés par l’internet, ou même des théories scientifiques vulgarisées à outrance, bref la culture de mon époque en général, n'est pas que pur formatage… mais pas loin : elle est aussi séduction.

Nous sommes tous les produits de la culture à laquelle nous participons… malgré tout, tout n’est pas à placer sur un même plan : il y a des degrés dans les pressions que nous subissons. Certes, la publicité omniprésente est pure manipulation, mais la culture pub n'est pas la culture. La politique corrompue est la plupart du temps manipulation, mais n'est pas non plus la culture, l’alimentation, l’éducation, les mœurs, les arts et ainsi de suite, tous les pans de notre environnement pourraient y passer. La culture est au-dessus de tous ses éléments et il convient de nuancer : elle est avant tout la somme d’influences mutuelles fédératrices sélectionnées au long du temps par leur qualité… ou imposées par une élite. Ainsi, pendant de nombreux siècles, nous avons eu des architectes de génie, des philosophes profonds, des poètes sublimes, des artistes surdoués pour nous ouvrir la voie et marquer leur époque. Par contre, à  l’ère de l’instantané et du village global, nous avons, pour moteur de notre culture, l’imposture d’influenceurs mal rasés et les formes généreuses de bombasses influenceuses rêvant aux revenus des Kardashian. Seule la quantité de followers leur importe, question qualité, y a à redire. Influenceur est un métier qu’il est risqué de qualifier d’avenir mais qui, pour l’instant, rapporte aux plus médiatiques d’entre eux. Je m’accorde pourtant le droit d’en sourire comme un vieux croûton : après tant de décennies d’observations, j’ai le droit de comparer…

Même si j’use de mes charmes et de séduction quand je défends une cause sur Facebook, je me vois mal me mettre à poil et me planter une plume aux fesses pour faire passer le message… Je me fais avant tout plaisir ici en éclaircissant mes propres idées mais force m’est d’admettre toutefois que, même provenant de ma vénérable personne, une influence fait pression plus ou moins insidieusement pour nous rapprocher. De mon point de vue c’est comme pour la drague : tant qu’elle n’est pas impérative et qu’elle accepte la contradiction, elle peut être comprise à la rigueur comme un partage didactique légèrement condescendant ou, plus volontiers, comme un enrichissement mutuel qui crée du lien. C’est de toute façon bien pire pour tout ce qui nous divise, nous enferme, nous isole comme tout racisme par exemple : il est toujours le produit d’une intolérable manipulation. Notre culture numérisée, aseptisée, dématérialisée, standardisée n’est donc pas que pur formatage même si ça y ressemble, elle peut être aussi séduisante… Elle nous accorde ainsi quelques radeaux pour survivre à ce naufrage collectif et c’est tant mieux. Il serait effectivement nuisible de tout mettre dans le même sac : cela légitimerait l'exploitation de la crédulité humaine que nous constatons de plus en plus par les escrocs, les menteurs, les bateleurs médiatisés, les politiciens véreux, les pervers narcissiques et autres gourous influenceurs… Si tout était manipulation, en effet, pourquoi se gêner ?

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