Page du 1er décembre 2022, jour en balance.

Un vieux proverbe indien l’affirme : nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants… Si l’espèce humaine atteint son pic démographique avant que les ressources terrestres ne soient épuisées, elle disposera du potentiel pour survivre à long terme. Mais si nous dépassons les limites de viabilité avant de stabiliser notre population, nous sommes condamnés. Il s’agirait d’en tenir compte…

En ne changeant rien à nos modes de vie, nous manquerions de terres arables disponibles pour l’agriculture, de combustibles, des matériaux bruts nécessaires à la technologie, d’air et d’eau non pollués. En ce moment, il y a cinq fois plus de cochon au Danemark que d’humains et trois fois plus de mouton en Islande que d’Islandais. C’est un peu trop, non ?… Jamais, je n’aurais imaginé, même dans mes pires cauchemars, qu’il puisse y avoir tant de cochons et de moutons… Si elle se prolonge, cette démesure alimentaire sera la cause même de famines massives, d’une technologie en échec et d’une planète si épuisée par la première éclosion que l’humanité n’aura plus le temps et ni les moyens de retrouver un second souffle.

Les deux modèles dont nous disposons pour comprendre le changement qui nous bouscule actuellement sont le bouleversement techno-capitaliste qui s’impose globalement et d’autre part, les révolutions politiques qui ont segmenté ces deux derniers siècles. Ils sont sur les deux plateaux d’une même balance et notre dos sert de point d’appui… si l’on veut changer notre monde en appuyant sur le bouton Reset, il vaudrait mieux que nos politiques penchent du bon côté… Mon image est plutôt floue et de piètre qualité mais s’il est relativement aisé de décrire une époque et celle qui la suit, il est bien plus difficile par contre de mettre des mots sur la transition entre les deux quand on s’y trouve plongé.

(Dessin de Piérick)