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Cahier décharge Je ne sais pas ce que c'est, je le saurai quand j'aurai terminé. Et j'aurai terminé quand je saurai ce que c'est.

Page du 22 mars 2023, riche journée...

Denis Vallier
(Dessin : Petry & Crisan)

(Dessin : Petry & Crisan)

Je garde en tête l’image d’un vieil homme tout seul dans le noir, accoudé pensivement à la rambarde de son énorme yacht ultra-moderne dans le port de Saint-Tropez, dominant un bateau en bois décoré de guirlandes lumineuses bien plus petit et de facture ancienne, où une bande de joyeux drilles faisait une fête d’enfer… Certains n’ont vraiment pas de chance dans la vie, ils n’ont que de l’argent.

Bien sûr, on peut toujours être riche de tout ce dont on peut se passer et vivre de pas grand-chose dans son coin de forêt, mais pour les autres, l'argent est devenu essentiel à l'existence matérielle dans notre société et une variable intéressante de notre psychologie selon la manière dont on l’aborde. Pour ma part, j’estime qu’il serait stupide de lui cracher dessus mais qu’il en faut juste assez pour ne pas en avoir le souci et pas de trop pour ne pas en devenir dépendant… De même, on peut s’en prendre à une classe sociale parasite sans mettre tout le monde dans le même panier : toutes les personnes aisées que j’ai croisées ne sont pas des sociopathes, il en est même de généreuses et d’une belle humanité mais très peu d’amusantes. Derrière leur vernis, elles auraient tendance à vous transmettre leur stress et leurs inquiétudes. Chez ces personnes, on retrouve plus fréquemment qu’ailleurs, une tendance naturelle à l'insatisfaction permanente. "Courir après l’argent témoigne d’une angoisse narcissique", soutient la psychanalyste Ilana Reiss-Schimmel dans "La Psychanalyse et l’argent"... "Cette nécessité impérieuse de colmater des failles peut conduire à des comportements manipulateurs. Il s’agit d’un besoin de possession, possession des biens ou des gens".

Si l’argent ne fait pas le bonheur, il aide… mais il peut aussi rendre fou et si la violence des classes fortunées ne se manifeste pas forcément physiquement, elle serait bien sous-jacente et indirecte : rares sont les fortunes sans taches de sang. Pourquoi cumuler des fortunes en piétinant les autres et en détruisant la planète à n’en plus finir quand on se sait mortel… sinon par peur morbide de manquer, de perdre, de mourir ? Ils ne peuvent rouler qu’avec le plein. Affirmer que leurs traits de caractères ressemblent à s’y méprendre à ceux de sociopathes n’est pas un délire paranoïaque de jaloux.

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