(L’humour de Cabu)
Je pardonnerais volontiers l’orgueil de Dieu s’il n’avait blessé le mien… Rien qu’en écrivant cette pensée qui n’intéresse pas grand monde, je risque d’être poursuivi pour blasphème par quelque fanatique même si je n’ai insulté personne… Pourtant on lui a bien crucifié son fils sans qu’il ne bouge le petit doigt, on pourrait bien l’insulter allègrement ! C’est sans commune mesure… Et puis, "Dieu" n’est qu’un mot, une idée qui se promène, qu’est-ce qui m’en empêche ? Tout le monde sait bien que le blasphème ne concerne en rien Dieu : il ne fait que consacrer l’offense ressentie...
Le génie sait en naissant pendant que l’imbécile croit savoir : il croit même tout savoir. Celui qui croit tout savoir parce qu’il a lu un livre ne sait rien : croire c'est ne pas savoir car savoir, c'est ne plus croire. Le croyant, sinistre geôlier, croit détenir la vérité et s’imagine tout savoir sans savoir qu’il se trompe car bien sûr, il se trompe et surtout lui-même en se persuadant de ses propres mensonges. L’innocent ne sait pas qu’il ne sait pas… mais pourquoi nous autres, curieux et médiocres, avons-nous tant soif de savoir de quoi il en retourne ? Du spin du muon à la taille de l’univers...
(Photo : Charles Laughton en 1939 dans "Quasimodo", un film de William Dieterle)
"On avance ! On avance, on avance…c’est une évidence." Souchon "n’a pas assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens"… On a beau se la jouer modeste, ce n’est jamais facile de reconnaître que l’on s’est trompé de direction… Parfois, le vrai courage est de rebrousser chemin ou de partir à la nage. On en ressort différent et toujours grandi… Pour passer rationnellement de la croyance à l´athéisme, il faut déjà un effort admirable. Le croyant croit en Dieu et l’athée croit qu’il n’y a pas de Dieu… c'est toujours...
Quand je tourne le dos au soleil, je ne vois que mon ombre… Les croyances nous enferment dans l’obscurantisme mais on n’y peut rien, nous sommes programmés pour croire… c’était sans doute nécessaire pour parvenir jusqu’ici… ne peuvent se débarrasser de Dieu et autres croyances que les sujets capables de supporter la lumière. Si l’on est amateur de mythe, la lumière, c’est Lucifer, le premier anarchiste. Sa cause était une cause perdue mais lui au moins n’a pas eu peur de s’exposer aux foudres divines. Comment ne pas soutenir une cause perdue ? Selon la légende biblique, il s’est retrouvé précipité...
Halloween et les films d’horreur reviennent chaque automne avec les feuilles mortes. On joue à se faire peur, les cadavres ressortent de leurs tombes, les vieilles légendes resurgissent, de vieux rites païens et toute une panoplie de croyances très anciennes refont surface pour une curieuse catharsis… Ce sont là des croyances plutôt bon enfant mais toutes ne le sont pas. De manière générale, les croyances ont des vertus anxiolytiques indéniables et nous font souvent le plus grand bien mais elles deviennent addictives comme les pires des drogues. Et une fois l´aliénation effective, la libération...