Page du 23 mars 2024, jour positif...

Les bons vieux pesticides d’antan sont devenus des produits phytosanitaires, les licenciements collectifs sont transformés en plans de sauvegarde de l’emploi, un exploité sera un défavorisé malchanceux… Il est sournois et terrifiant ce langage positif qui nous interdit de penser négativement et même de penser tout court, il est subtil et manifestement savamment choisi, cette intelligence vient bien de quelque part…

 Ainsi, nos libertés se réduisent jour après jour sans même que l’on en prenne conscience puisque nous n’avons plus les mots justes pour le faire. Ceux qui manipulent notre langage cherchent à nous anesthésier pour que nous consommions au rythme qui leur convient. On peut toujours se dire que si nous n’avons plus la liberté de penser, il nous restera celle de rêver en nous endormant et que l’on pourra toujours rêver de liberté… Mais même rêver nous sera reproché tant sont puissants les fâcheux qui nous gâchent nos rêves par intérêt financier, économique ou idéologique : quand ils ne nous mettent pas la pression intellectuellement, ils nous effraient, nous terrorisent par des menaces existentielles de guerre et de virus.

C’est du terrorisme intellectuel ! Le but de tout terroriste (- qu’il soit barbu et sanguinaire ou barbu de trois jours en costume-cravate) et le but des états sécuritaires deviennent identiques avec le temps. Ce qu’espèrent les uns et les autres, c’est que la menace soit permanente et invisible à moindre frais, qu’il nous vienne sans cesse à l’esprit qu’il puisse nous arriver quelque chose en marchant dans la rue, qu’il y ait la possibilité constante du drame, que le pire nous paraisse obligatoire tout en étant impuissants devant cette menace. À eux le monopole des solutions pour nous faire avaler la pilule. D’ailleurs, dites-vous que les appels à surveiller vos bagages dans les aéroports ou les gares sont là pour ça et sûrement pas pour votre bien.